Tombé de nulle part [libre]

Des grosses bourrasques de vent et le son du tonnerre qui grondait au loin indiquait l'arrivé imminente d'un orage, parfait pour ce que je souhaitais tester. Je me trouvais dans une plaine, quelque part dans les Terres Franches. J'avais sillonné toute la région à la recherche d'un orage pour débuter une nouvelle étape dans mes pouvoirs. Soucieux de vouloir agrandir mes compétences et leur donner plus de puissance, je m'étais mis en quête de trouver des vieux grimoires qui me permettraient d'en apprendre plus sur la maitrise de l'élément de la foudre. La recherche du livre qui pourrait m'aider fut longue, je dus parcourir les divers mondes, parfois et même souvent, au péril de ma vie pour n'obtenir au mieux, qu'une nouvelle destination. C'est lors de l'exploration d'un édifice, presque entièrement détruit et qui se faisait dévorer petit à petit par les dunes de sables du désert le plus proche, que ma quête prit fin. Par le biais de divers informateurs, qui allait du simple humains à des vielles runes sur un mur, j'étais tombé sur l'ancien temple de la foudre. Ce dernier avait été abandonné suite à un cataclysme dont la nature exact me reste inconnu. Durant la fouille, j'avais donc trouver un grimoire, parmi tant d'autre, dans une malle rongée par les intempéries et l'épreuve du temps. Les pages du livre avaient elle aussi subit des dégradations extérieures, mais je pus tout de même en tirer les précieuses informations que je recherchais depuis tant de temps. Le livre fut rédigé, à ce que j'avais compris, par un ancien gardien de la foudre ou tout du moins, l'un des adeptes du temple. Je ne sais plus combien de temps j'avais passé dans ses ruines à essayer de déchiffrer les pages du livre, mais j'y parviens. Le grimoire parlait d'une expérimentation qui avait eu lieu par le passé, une expérimentation liée aux pouvoirs de la foudre. Le but de cette expérience était de tenter de voyager à travers la foudre pour se rendre rapidement à un endroit donné. Les différents étapes de cette expérimentation étaient décrites soigneusement. Le rédacteur du livre, après s'être délibérément fait frappé par la foudre, avait pu voyager à travers elle pour se rendre dans un autre endroit. Au départ, le lieu d'arrivée semblait être totalement indépendant de sa volonté, il avait pu noté une chose, l'endroit de départ et d'arrivée devaient forcement être le lieu d'un orage. Ainsi, il ne pouvait se déplacer que d'orage en orage. Il expliqua ensuite les diverses tentatives et leurs résultats, lors de la téléportation, il s'était retrouvé quelque fois à l'autre bout d'un continent ou simplement à quelques centaines de mètres de son point de départ. Au fur et à mesure, il réussit à dompter d'avantage son pouvoir pour choisir lui-même le point de d'arrivée. Après plusieurs mois de travail, il parvenait même à voyager à travers les mondes, le curieux lien liant les orages semblait empruntait les portails reliant les mondes. Les pages suivantes étaient trop détériorées pour savoir jusqu'où ces expériences l'avaient mené, mais j'avais l'essentiel des informations pour suivre ces traces et, à mon tour, maitriser ce pouvoir.


Voila le pourquoi de ma présence dans cette plaine balayée par le vent et la pluie, j'allais faire ma première tentative aujourd'hui. L'orage allait bientôt être sur moi, j'allais pouvoir commencer. Quand enfin les éclairs tonnaient dans le ciel tout autour de moi, je me concentrais et me remémorer les passages du livre, car oui, il n'avait pas seulement noté les résultats de ces expériences, mais aussi comment il avait réussi la première fois. L'excitation était à son comble, l'instant de vérité allait arriver. Tout comme lui, j'appelais la foudre à me frapper en me servant de mon pouvoir, un éclair aveuglant tomba sur moi dans une détonation sonore assourdissante.



Du blanc, je ne voyais que tu blanc, une intense lumière qui m'aveuglait, mais j'avais beau fermer les yeux, elle était toujours là. je ne sentais également plus rien, je ne savais même pas où je me trouvais. Étais-je debout, assis? Suis-je en train de rêver? Mais toutes ces questions ne rivalisent pas avec cette interrogation, qui suis-je? Peu à peu, je sentais de l'eau me tombait sur le visage, un vent frais me caressait la peau et ma vue commençait enfin à revenir. Le grand voile blanc et lumineux laissa place à la vue d'épais nuage noire qui déversaient sur moi leur eau. Je pouvais à présent dire que je me trouvais allongé dans l'herbe humide. Autour de moi, je peux apercevoir quelques arbres, dont l'un d'entre eux, et aussi le plus proche de moi, et en feu, surement frappé par la foudre. J'entends également du tonnerre, mais le bruit s'affaiblissant, l'orage semble s'éloigner. Je me trouve dans une clairière et juste à la lisère de la forêt. Immédiatement, après m'être demandé qui j'étais, je me pose la question de où je suis et comment je me suis retrouvé ici. Mais j'ai beau fouiller dans ma mémoire, je n'arrive à me remémorer aucun événement antérieur à ce réveil. J'ai l'impression de venir au monde. Suis-je tombé du ciel?, envoyé par quelqu'un ou quelque chose? Ou tout simplement amnésique? Si c'est la dernière option, ce trou de mémoire ne touche que mes souvenirs personnels, car je sais encore compter, citer quelques importantes cités ou même énumérer les différentes races peuplant le monde. La pluie et le vent cesse petit à petit, l'orage est loin à présent. Je me relève lentement en jetant un œil aux flammes dévorant l'arbre auprès de moi. J'en profite pour m'inspecter et après m'être rapidement examiné, je peux dire que j'ai tout les traits d'un simple humain. Ne souhaitant pas rester bêtement au milieu de nulle part, je me mets en marche dans une direction choisit complétement au hasard. Bien que j'ai le souvenir de quelque lieu, je n'arrive pas à reconnaitre cet endroit. Alors que je venais de commencer à marcher, mon pied butta dans quelque chose. Une épée se trouvait au milieu de l'herbe, une épée fort étrange.

Spoiler:

Elle ne semblait pas fête en acier ordinaire et quand je voulus la prendre, je me brula, mais pas une brûlure par le feu, mais une brûlure par le froid. L'épée était anormalement froide, des cristaux de glace se formaient même à sa surface. Cette épée était suffisamment bizarre pour qu'elle est un lien avec moi. A l'aide de mon pied, je l'approcha petit à petit de l'arbre en feu pour que je puisse enfin saisir l'épée sans perdre une main. Au bout de quelques minutes, je peux enfin prendre l'épée sans risque. Autant la garder, de un, cela me permettrait de me défendre et surtout, c'était le seul lien avec mon passé. Je me remis alors en marche.

Ma route me fit passer aux cotés d'une petite mare, j'allais m'agenouiller aux bords voir à quoi ressemblait mon visage dans le reflet de l'eau. Je contemple le visage d'un inconnu, mais qui est tout de même le mien. J'avais le visage d'un humain d'environ vingt ans, mes cheveux étaient aussi noir que le jais et mes yeux étaient d'un bleu sombre. Un visage que je connaissais pas, mais que d'autre personne pourraient reconnaitre, cela m'aiderait à savoir qui je suis.

Après une bonne heure de marche, je tombais sur un chemin qui, d'après les marques au sol, semblait très fréquenté. Je décida donc de le suivre dans un sens choisit arbitrairement. Pendant que j'arpentais la route, je rencontra plusieurs marchands avec leur chariot de marchandise, ces derniers ne semblaient même pas intéressé par ma présence. Je réfléchissais également à un nom, si personne n'arrivait à mettre un nom sur mon visage, autant que je m'en trouve un. C'est en voyant un nom inscrit sur un chariot que je finis par choisir le mien, Jorah, c'est ainsi que je me présenterais.

La route me conduisit jusqu'à une cité humaine dont je pus mettre un nom dessus rien qu'en la voyant, Sar'Hetsu. J'arpentais les rues de la cité, espérant que quelqu'un me reconnaisse. Il ne manquerait plus que je sois un bandit reconnu et que je me retrouve rapidement au fond d'une cellule. Bientôt, la faim se fit ressentir et avec elle, le besoin de se faire de l'argent pour ne serais-ce que survivre. Au départ, j'avais pensé à vendre mon épée, au vue de son étrangeté, je pouvais certainement en tirer un bon prix, mais c'était aussi le seul lien avec mon identité. Finalement, cette idée fut rapidement oublié pour en laisser émerger une autre, travailler. J'enchainais quelques petits boulots, serveurs dans une taverne, bucheron..., qui me permettait d'avoir assez d'argent pour me payer à manger. Je ne sais pas combien de temps ce petit jeu à duré, on a difficilement la notion du temps quand on a aucun repère sur sa propre existence.

Mais ce que je peux dire, c'est que ma situation s'améliora seulement après environ un bon mois. Je ne sais pas si c'était le cas dans la vie dont je n'ai plus souvenir, mais je montrais un talent certains comme forgeron. Par chance, un maitre forgeron, nommait Theon, me remarqua et me proposa d'être son apprenti. La perspective d'un boulot fixe et qui me permettrait d'avoir une situation stable me fit accepté rapidement son offre. Ainsi, je passais mes journées à battre le fer. Theon avait eu également la bonté de m'offrir un toit, ou du moins une pièce avec un toit. Je logeais dans une petite chambre dans une maison qui appartenait à Theon, non loin de la forge. Les soirs, assis sur mon lit, j'inspectais mon épée, espérant que sa vue me permettrait un jour de lever ce maudit voile dans mes souvenirs. Je passais également une partie de mon temps libre à essayer de me renseigner sur qui je pouvais être, mais ces recherches se montrèrent infructueuses pour le moment. Les jours se suivaient donc et se ressemblaient à présent.


[HRP: Kalec a donc perdu la mémoire, il ignore ses pouvoirs et sa transformation de dragon, qui de plus, sont "scellés". Il se fait appelé Jorah et possède une nouvelle forme humaine. ]