L'appel de l'ancien sang...(Misao,Eledelwenna)

ce RP est la suite directe de celui ci pour Eledelwenaa >> je suis maîtresse de mon destin, seul capitaine de mon esprit <<

Des réponses, je voulais des réponses, qu'allais devenir la file du Zéphyr? j'étais plus déterminée que jamais, sans ailes certes, mais la tête haute et droite... Mes cheveux bruns coupé au carré étaient dans tous les sens, ma robe d’esclave était couverte de sang, j'étais pied nue et endolorie... Je marchais à pas lent sur la terre humide de ce lieux sacré, Quïndoras ne pourrais peut être pas m'aider mais Saïga le pourrais lui, un très ancien esprit du vent, esprit que j'avais plus d'une fois rencontré, qui m'avais apporter aide et réponses, je n'étais plus au service des dieux mais au service des esprit de l'air! eux seul ne l'avaient jamais laissé tomber, eux seul me permettaient que les dieux ne me retrouvent pas...
Je continuais ma marche silencieuse, des réponses, j'allais en avoir, que cela plaise ou non, j'aurais ces fichues réponses... Mes pieds étaient plein de boue et humides, mes jambes étaient lourdes, mais je ne cessais de marcher, bien que je n'avais pour seul envie que de m'écrouler...

je continuais ma route, faiblement, discrètement regardant tout autour de moi, je me sentais irrésistiblement attirée vers cet arbre, il y avait quelque chose de plus fort que mes questions, comme si j'avais quelque chose à réaliser près de cet arbre, comme si il m'appelais à l'aider d'urgence, comme si la vie d'un être qui lui était cher était en danger...
Je m'approchais discrètement, une jeun homme était près de l'arbre, pour le moment, il ne m'avais pas vue... je l'observait, cet aura froide et morte, ce teins blafard, je reconnaîtrait parmi mille un vampire... à force d'être avec Misao, je savais reconnaître ces créatures avec une très grande facilité, mais je savais aussi que tous n'étaient pas dangereux, celui la ne me semblais pas dangereux, mais je me demandais ce qu'il faisait ici...
Mon dos me fis une nouvelle fois souffrir, je me cambrais sous la douleur des deux balafre qui avaient lacérées ma peau blanche, la brûlure remontais me faisant lourdement tomber genoux au sol...
Cette fois, le vampire m'avait entendu, il m'avait parler, je pense qu'il me parlais à moi, car, il n'y avait personne d'autre aux alentours...

Saïga m'appelais toujours, je sentais cet esprit du zéphyr tourner autour du vampire, puis autour de moi, je reprenais petit à petit mes forces et me redressait doucement...
J'avançais timidement vers le vampire, le regardant... j'étais inexorablement tirée à ne pas m'enfuir, touts les esprits de ce lieux semblaient vouloir que j'aide ce jeune homme, mais comment, ai-je une tête de tueuse de vampire? ou de sauveuse de vampire? je ne suis que la rédemptrice, une ange sans aile don la chevelure qui rivalisait avec la blancheur de la neige était devenu noire et mal coupée.
Je tournais autour de l'arbre, caressant son écorce, je fermais les yeux, collant mon front au tronc inspirant son odeur magique puis je me tournais vers le vampire...
Je fus un instant choquée, le regardant ébahis comment? comment cela avait-il pu lui arriver à lui? il était soudainement symbole d’espoir et de désespoir, Misao m'avais prévenus, mais je ne pensais pas que cela l'affecterais tant...
Mille idée étaient parvenu à mon esprit, Hurler, pleurer, le consoler, le prendre dans mes bras, lui donner du sang, lui demander ce qu'il s'était passé, le laisser me le dire par lui même, tous savoir mais ne pas être indiscrète... comme moi, je pense qu'il ne voudrais pas repenser au passé, je me contentais donc de tenter de parler, ouvrant la bouche la gorge serrée...

"Je sais que tu ne veux que la paix Handoar..."

Je ne savais pas que faire, je savais qu'il ne me reconnaîtrais surement pas... et je me devais de l'aider...

[HRP j'ai pris en compte que Eledelwenaa étant anciennement Taomi, elle t'as surement déjà rencontrer (je sais pu si on a déjà RP ensemble) donc elle elle te reconnait, toi, c'est à toi de voir, ce qui est reconnaissable chez elle c'est son lien avec les esprits du vent et celui qu'elle a toujours collé à elle]

La branche se rapprochait dangereusement. Tendant les bras, je plantais mes griffes dans l’écorse et fis un tour complet avant de me réceptionner parfaitement, accroupie, à plus de trente mètres du sol. Le mouvement ne m’avait prit qu’une demie seconde de mon temps éternel. Mes prunelles rubis scrutaient les fourrés, avides.
Les flammes léchaient ma gorge, caractérisant ma soif de sang. Je ne m’étais pas nourrie depuis plusieurs semaines, croyant être devenue humaine à cause de mes nouvelles habitudes.
Suite à ma réception sur la branche, les flèches tintèrent les unes contre les autres. C’était le seul son qui me permettait de me rappeler qui j’étais. Qui j’étais lorsque je partais en chasse, abandonnant derrière moi mon esprit calme, mes nouvelles habitudes…

Je ne bougeais pas, alerte à tous les mouvements. Fermant les yeux, je me concentrait sur les alentour. Rien. Aucune présence humaine. Je me contenterai donc d’animaux cette fois. C’était la seule solution de replis lorsque le repas n’était pas servit sur un plateau.
Une biche approchait.
Un grognement de satisfaction s’échappa de ma gorge. Ce n’était pas ce que j’avais espéré mais c’était mieux que rien. Le sang des biches avait un goût d’herbe fraîche, d’écorse et de licken, au vu de leur régime végétarien. Spécial mais tout aussi nourrissant.
L’animal n’eu pas le temps de franchir la dernière barrière de buisson qui se trouvait devant moi. Ma flèche se logea dans son cou et la biche tomba lourdement sur le sol, son dernier cri résonnant entre les grands arbres.
Parfait.
Je bondis au sol, aussi gracieusement qu’un félin, et m’approchais de ma proie. Le feu de ma gorge devenait insupportable au fur et à mesure que l’odeur de l’animal devenait plus forte. Plus alléchante à chaque foulée.
Cela ne dura qu'une minute. Mes canines avaient prit le relais de la flèche.
Quand je me relevais, l'incendie avait disparu et je repris facilement mes esprits.

L'animal était mort, chose que je détestais. Je détestais ce côté bestial de ma personnalité, mais je savais bien qu'elle était inévitable. Je le combattais chaque jour. La chasse était le seul moment où il reprenait le dessus.
Doucement, je flattais le cou de la biche, murmurant au vent de mettre son âme perdue ne paix. J'avais encore tué un innocent. Récupérant ma flèche, j'en ôtais la trace de sang avec une feuille et la replaçait dans mon dos.
Je regardais les alentours. Ils m'étaient inconnus, mais je devinais que ce lieu devait être loin du camp des Renards.
Ce dernier n'était pas très joyeux ces derniers temps. La cause tenait en un seul nom.
Handoar.

J'avais pensé que la période d'adaptation à sa nouvelle condition était passée et qu'il l'acceptait désormais. A tort.
Cela faisait des semaines que je ne dormais plus, passant mes nuit à côté de lui pour veiller sur son sommeil toujours perturbé par des cauchemars. Je ne savais plus quoi faire. Cette nuit donc, je m'étais retirée dans l'arbre que j'occupais avec Minuit, me sentant inutile auprès de lui. Et cela me contrariait.
Handoar avait commencé à être plus distant, plus froid avec quiconque l'approchait. Je ne faisais pas exception.
Ses pensées noires se faisaient de plus en plus nombreuses et mon esprit optimiste n'était plus assez fort pour les repousser. Je craignais de le perdre définitivement. A l'évidence, le vampirisme n'était pas fait pour lui et je culpabilisais toujours.

Je n'avais pas réussi à fermer l'oeil de la nuit, ce qui expliquait ma présence ici. Il fallait que je me change les idées.
Remontant dans un arbre, je défiais le vent, sautant de branche en branche à une vitesse ennivrante. Je me surpris même à rire, mon rire cristallin se répercutant dans toute la foret. Je récupérais ds feuilles, des plantes médicinales que j'avais étudiées dans la besace que j'avais pensé à emporté avec moi pour y mettre des proies que je n'avais pas encore prises.
Je déployais mon esprit tout autour, captant les auras des animaux, des insectes, des...
Je stoppais net à course et sautais dans le vide. Me réceptionnant sur le sol feuillu, je repris ma course, mes foulées s'allongeant de plus en plus au fil des secondes.
Qu'est ce qu'il faisait ici ? Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Leurs auras étaient faibles, trop faibles.
Sautant par dessus les branches et les fourrées placé au travers de ma route, je me retrouvais près d'un grand arbre, les cheveux emmêlés, le souffle court.

Handoar était contre l'arbre. Eledelwenna qui avait bien changé était à ses côté, debout, appuyée contre le tronc. Mon amie murmura quelque chose sur la paix. Sans réfléchir, je me précipitais auprès d'eux.
Je me saisi d'une main de Handoar et la serrai dans la mienne. La vague de désespoir qui l'entourait le giffla de plein fouet et je reculais, impuissante. Observant Eledelwenna, je remarquais ses pieds endoloris et je fouillais dans mon sac. Il y a quelque temps, j'avais fait affaire avec un jeune anima. Je lui avait échangé un écureuil contre cette fiole au liquide immaculé. Quelque goûtes m'avait-il dit.

Eledelwenna, dis-je, bois un peut de ça, pas beaucoup. C'est l'élixir du pistil d'une Rose de Terre, ça atténuera ta douleur et tu te sentiras mieux.

Je lui souris et me mit à la hauteur de Handoar. Je le regardais, silencieuse. Qu'est qu'il fallait faire...?

Handoar avait l'air fatigué, épuisé de se battre, il semblait si triste, que je cru qu'il pleurait, mais les vampires on t'il des larmes? Il était détruit par la vampirisation, il était faible et semblais sans la moindre étincelle... cet anima que j'avais vu autrefois plus souriant n'étais plus qu'un cadavre épuisé par le combat qu'il à mené...
Il m'avais reconnu, il souriait, c'était un sourire à peine visible, certes, mais il était bien là, je lui adressait un clin d'oeil suite à ses paroles.

"la mort n'est qu'un état d’esprit et mon esprit est trop libre pour quitter ce monde"

La soleil semblais l’aveugler, je ne savait que faire sur le moment, puis je l'attrapais par les épaules pour le mettre à l'ombre, à l'ombre de cet astre douloureux pour lui... Si près de lui je voyais l’ampleur des dégâts que la mort avait causé à l'anima il était maladif, comme si il avait été atteint par la fièvre, je me demandais depuis combien de temps n’avait-il pas manger, je fut triste de le voire ainsi, j'avais envi de faire quelque chose pour lui, je ne pouvais le laisser dans cet état de décomposition vivante...
Misao sortis des fourrées, elle était allée chasser à première vue, mais pourquoi ici? voir Handoar dans cet état allais la rendre encore plus triste de la savoir vampirisé, je devais à tous prix faire quelque chose pour eux deux...
Et je ne me trompa pas, la première chose que Misao fit fut d'attraper la main de l'anima, je regardais l'arbre avec tristesse...

*je t'en supplie Quïndoras, fait quelque chose...*

Misao me donna de quoi me renforcer un peut, je pris son remède, remède que je connaissait bien pour avoir eu à le prendre à plusieurs reprises du au nombres de sottises que j'avais faites dans ma vie...
Je me redressait suite à cela, regardant le chaman faire, il semblais être dans un autre monde, un monde d'horreur qu'il l'entourais tel un linceul noir et mortelle... Je comprenais avec effroi que l'anima se laissait mourir doucement...
Il marmonna quelque mots incompréhensibles avant de s’effondrer...
J'eu juste le temps de l'attraper, je me laissait doucement tomber à genoux en suivant sa chute, et posai sa tête sur mes jambes passant ma main dans ces cheveux, je regardais Misao d'un air inquiet, je ne savais si j'allais pouvoir le sortir de là... mais je me le devais.
Tout en essayant de déchiffrer ses mots je fouillait dans mon sac pour sortir une branche d'aquillis une seul branche, celle qui devait permettre de soigner mes plaies, mais elle allait servir à autre chose...

J'enlevais les petites fleures bleue, une à une, et le déposait dans un bol, puis, au lieux de diluer la plante avec de l'eau, j'entaillais généreusement mon poignet, pour que le sang coule dans le bol, petit à petit les mots se mettaient en place dans ma tête...
N'ayant pas de bout de bois assez gros pour mélanger tous ça j'utilisais mes doigts, avec une marque de dégoût affichée sur mon visage, une fois assez de sang dans le bol j'arrachais un pan de ma robe pour stopper le sang, puis, je redressait l'anima contre mon buste pour lui porter le breuvage au lèvres.
L'aquillis allait lui rendre des forces, beaucoup de forces et mélangé au sang plutôt qu'à l'eau car le sang d'ange est très nourrissant, j'espérais qu'avec ça il soit rapidement remis sur pies.

Je compris enfin le sens de sa phrase et dirigeais mes yeux vers les racines de l'arbre, je compris alors ce que voulais l'arbre, je soupirais, cela allais être difficile avec son état, et je n'étais même pas sur que Quïndoras accepte son sang... Je me penchais vers lui.

"reprend des forces d'abord"

Je plongeais alors mon regard dans celui de Misao, je me devais de la rassurer, de l'aider, je devais faire ça pour elle, pous lui... pour me prouver que je n'étais pas restée en vie pour rien...

"je te promet que je ferais tous ce qui est en mon pouvoir pour l'aider..."

Handoar !!!!!!!!!!!

Tendant les bras, je tentais de le retenir alors qu'il heurtais le sol. Mais mes gestes semblaient ralentis et je ne réussi qu'à attraper un pan de sa tunique. J'entendis mon cri se répercuter sur les arbres à travers toute la forêt. Je l'observais, figée. Il ne semblait plus bouger. Non. Non, non, non... Je me précipitais vers lui, le souffle court.
Eledelwenaa avait été plus rapide que moi et la tête de mon ami reposait ses genoux, tandis qu'elle lissais ses mèches rousses du bout de ses doigts. Je sentais son regard rivé sur moi mais plus rien d'autre ne comptait en dehors de Handoar. Entre les mains de mon amie, il semblait pâle, plus qu'un vampire. Je le sentais fragile, aussi susceptible d'être brisé, comme un vase en porcelaine. Jamais je ne l'avais vu dans un état de faiblesse aussi poussé, au point de vouloir se laisser mourir... C'était quelque chose que je ne pouvais concevoir. Je nageais dans une mer floue dont la lumière s'atténuait à petit feu au fur et à mesure. Il fallait que je la retienne car je ne pouvais pas continuer sans elle.

Laissant mes doigts tremblants effleurer la joue blanche et dure comme le marbre de Handoar, je me rappelais les dernières semaines. Je n'avais pas prêté attention à son état, le croyant à tord remis de sa transformation. La dernière fois encore, dans les bois, lorsqu'il m'avait apprit à tirer à l'arc, il semblait de bonne humeur. Son moral s'était détérioré à une telle vitesse que je n'avais rien pu faire pour le remonter. J'aurai dû persévérer.

Reste avec moi..., murmurai-je

Car s'il partait, je ne serai plus jamais heureuse, je n'aurai plus de raison de vivre.
Je sentis ma gorge se serrer. Mais pas pour la soif cette fois. Mon corps voulait pleurer des larmes qui ne viendraient jamais puisque les vampires n'en étaient pas capables. Je sentis mes yeux s'embuer sans pour autant que les larmes ne coulent le long de mes joues blanches.
Je n'avais pas de pouvoir. Eledelwenaa était mon seul espoir pour le soigner...

La sentant bouger, le relevais mon regard vers elle pour la première fois depuis une éternité me sembla-t-il. Fouillant dans son sac, elle en sortit un branche où une dizaine de fleurs bleues s'épanouissaient. Je les avaient déjà croisées dans un de mes livres de botanique sans pour autant en voir en vrai. Apaiser les plaies, voilà à quoi elles servaient. Je me doutais que Eledelwenaa devaient en avoir souvent besoin.Elle les cueilli une à une avec délicatesse avant de les déposer dans un écuelle en bois. Son front se plissait de rides sous la concentration.
Ce qu'elle fit par la suite me surpris. Sans réfléchir, elle s'entailla le poignet et le liquide rouge coula le long de son bras en filaments brillants avant de se déverser à goûte à goûte parmi les fleurs bleues.
Je n'avais pas saisi le sens des mots de Handoar avant qu'il ne perde connaissance. Mais je compris que mon amie si. Cependant ce qu'elle faisait était quelque chose que je n'aurai jamais pu réaliser seule. Je ne pouvais donner mon sang. Tout simplement parce que j'en avait été vidée au fil des décennies qui avaient suivi le soir de ma propre transformation. Le venin l'avait petit à petit remplacé.

Diluant le liquide contenu dans l'écuelle avec un de ses doigts, elle le porta aux lèvres de Handoar, lui disant de reprendre des forces "d'abord".
D'abord quoi ?
La regardant, j'ouvris la bouche pour formuler ma question mais elle me devança de nouveau, m'Affirmant qu'elle allait tout faire pour l'aider. Je hochais la tête et regardais de nouveau Handoar, glissant ma main dans la sienne. J'avais confiance en Eledelwenaa. Néanmoins, je me tournais encore vers elle avant l'intention de lui demander ce qu'elle comptait faire. Mais aucun son ne réussi à franchir mes lèvres tant j'étais en proie à la tristesse, l'inquiétude et à la crainte de le perdre.
Je serai donc spectatrice des gestes de mon amie.
Je voulais que ça marche. Il fallait que ce qu'elle comptait faire marche.
Je voulais le retrouver. Et peut importe quel était le prix à payer.

"Handoar,reste avec moi!"

J'était plongé dans un état que je n'avais connu jusqu'à maintenant, j'avais l'impression de ne peser plus rien, que mon corps était aussi léger que mon âme...Si j'avais encore une âme bien sur...Je tentais d'ouvrir les yeux mais je ne vis rien j'était plongé dans l'obscurité la plus totale.J'entendais en écho la voix de Misao...Je fut frappé par la vague de sa peur et de son angoisse...Je sentis mon coeur se serrait mais je ne pouvais pas lui parler ni lui donner le moindre signe.

**Handoar,reste avec moi**

Nydrassil...Pour la première fois depuis de nombreux mois,j'entendais de nouveaux sa voix.Il répétait les mots de Misao, comme une incantation,comme un fil qui me gardait au dessus de la mort,un mince fil...

**Nydrassil...Je ne sais pas quoi faire...Je n'en plus...Je ne veux plus de cette vie...**

Alors à ce moment je sentis la chaleur montait en moi telle un liquide chaud remplir de nouveau mes veines...Cette chaleur était insoutenable, je suffoquais intérieur, je sentais les forces me revenir petit à petit mais la bile glaciale aussi noire que le Styx tentait de combattre cette chaleur...Ce n'était un sang humain ni vampirique que je sentais dans ma gorge, c'était un sang pur, le plus riche des sang et le plus noble, un sang d'ange...

**Handoar!Tes amis se sacrifient pour toi!Ils te donnent ce qui ont de plus sacrés alors VIS, c'est un ordre de moi,Nydrassil, esprit majeur de la nature et serviteur de Quindoras, VIS!**

Je sentais alors l'air entré dans mes poumons j'avais l'impression de renaître, l'air brûlait mes poumons asséchés par le poison.Je me leva brusquement et haleta pendant de longues minutes devant les yeux de Misao et Taomi.Je sentais mon énergie me revenir mais je savais que cela serait qu'éphémère il fallait faire vite...

Je me tourna vers Taomi ou du moins celle qui lui ressemblait et vit dans ses prunelles qu'elle avait compris mes paroles.

-Je peux....Je peux le faire, c'est maintenant ou jamais...

Je m'avança en chancelant vers elle et pris en tremblant le couteau ensanglanté qu'elle avait dans la main.Je le serra dans ma main aussi froide que le métal de la dague.Je me retourna et alla d'un pas décidé vers la racine rouge ou j'avais déjà verser mon sang.Le cercle devait être bouclé...
Je pris alors la dague et la colla contre la peau de mon avant-bras je tremblais comme un fou mais je tint bon...Je devais le faire...Alors j'entailla mon avant-bras et je vis le sang coulait le long de ma main avant de tomber sur la racine.Les gouttes ne restaient que peu de temps sur le bois millénaire avant d'être absorbées.Alors je sentis les racines commençaient à se mouvoir et à se réveiller de leurs sommeils millénaires.L'arbre avait eu ce qu'il voulait maintenant il devait accomplir son devoir.

Une des plus grandes racines se retira laissant apparaître un autel ayant la même texture que l'arc de Misao.Des veines d'argents apparaissaient sur les cotés et de nombreux hiéroglyphes elfiques millénaires sillonnaient l'autel.
Alors que je croyais que tous les racines avaient fini de bouger, de nombreuses racines aussi fines que des cheveux entourèrent mes jambes frêles et se plantèrent dans mon corps,je sentais leurs racines s'intégraient dans mon corps,et s'enraciner dans chacune de mes veines et de mes artères.Je sentis alors que celles-ci me vidaient..

Mais c'était un liquide noir qui gouttait de ces racines,le sang des vampires...Je me sentais alors en parfait osmose avec mon environnement,je sentais alors que je n'avais jamais été aussi près de Nydrassil et j'aurais pu toucher son essence intouchable sur le moment.
Mais alors je sentis une douleur m'envahir les jambes et je les vis virer au noir et devenir violacées...Ce mal ne voulait pas partir...

Je commençait à m'effondrer de nouveau mais les racines m'obligèrent à ne pas m’affaisser et je dus prendre appui faiblement sur l'autel...Je ne pouvais pas...J'avais besoin d'aide...Alors je me tourna vers les deux jeunes femmes et leur parla dans un murmure:

-Taomi....Misao...Cela me coûte de dire ça mais vous devait finir ma guérison...Je sais que je peux compter sur vous...Taomi...De nombreuses années ont passées depuis notre dernière rencontre mais je sais que tu a un coeur pur malgré cette part d'ombre que tu montre...Tu dois suivre ta voie,pas celle des esprits ni des Dieux....La tienne...Misao....Je sais que tu a souffert de ta rupture avec ton peuple mais tu dois rester forte,je t'aime...de toute mon essence et que tu me voie dans cette état me brise le coeur...Du moins ce qu'il en reste.

Je chancela alors mais je tint bon, la communion avec Quindoras m'éclairait l'esprit mais pour combien de temps?

-La rédemption...ce n'est que ça que je vous demande...Pour le mal que j'ai fait et je ferais...

Alors je me sentis plonger dans un sommeil végétale aussi profond que l'arbre lui même...Je n'étais plus que le témoin du rituel qui se déroulait en ces lieux...

Il était inconscient... Misao n'étais plus là, et c'était mieux ainsi... la rédemption allais le faire souffrir, souffrance que je ressentirais dans chacune des fibres de mon être... Misao ne doit pas voir ça, déjà elle nous verra affaiblit tous les deux, surement inconscient si ce n'étais mort... Je ne connaissait pas le taux de corruption en moi... je pouvais encore rédempter, mais, avant que je ne les coupe, mes ailes étaient noires...
Je posait alors timidement ma main sur le cou de Handoar, sa peau froide et dure... une peau de vampire... je la sentais sous mes mains... Lui qui avait l'air tellement vivant... j'avais là, en face de moi un cadavre pâle et blême, des lèvres desséchées depuis longtemps, je caressait sa joue du revers de ma main libre et j'approchais mes lèvre de son oreille pour lui murmurer un "désolé" étouffé par des larmes montantes. Des larmes? oui, j'étais encore capable d'en donner à première vue, des larmes froide et acides, qui me brûlaient les joues.
Je pris une profonde inspiration, je détestait plus que tout faire cela, mais je n'avais pas le choix, c'était pour un ami... je devait l'aider, le sauver, et surtout, canaliser mon énergie. Cela me rongerais bien plus que prévus, mais je ne devais pas faire le moindre faux pas, j'avalais difficilement ma salive et récitais mes incantation, doucement je détachais très bien chacun de mes mots qui résonnaient comme une complainte perdue au quartes vents...

La douleur entrais doucement dans mon bras, comme si ma chaire moisissait doucement, des verres de corruptions me dévorant doucement de l’intérieur. Alors que la glace brûlante de la mort me dévorait le coeur et l'âme je sentais mon regard se troubler, mes yeux n'étaient plus que deux billes blanches, inhumains, monstrueux... je resserrait mon étreinte sur son cou, instinctivement, mais je devais me contenir, je n'avais pas le droit de la tuer, quitte à mourir... Je prenais petit à petit le contrôle de moi même, je serrais mon poing et mes mâchoires, a telle point que j'en coupais ma langue, je sang glissa doucement au fond de ma gorge, liquide doux et velouté, rien de bien désagréable en somme, peut être même très agréable...
Je continuais mon travail, mes veines devenant noires, brûlante, une sang acide me rongeai les veine en un flot brûlant. mille couteaux me transperçaient le coeur et l'estomac, je voulais me plier en deux de douleur, mais je n'en avais pas le droit, je devait me contrôler. Je sentais la vampirisation de Handoar me prendre alors qu'il reprenais de la chaleur, je sentais un pouls timide pointer doucement le bout de son nez, et le mien ralentir... La douleur m'entourait telle un linceul de pointes ardentes, hachant mes chaires, rongeant mes os, pourissant mon sang, alors que lui... je le purifiait...

Des images revinrent à mon esprit, toujours plus d'images, la guerre, les sang, la mort, Eleonorae mordant Handoar, la détresse de Misao, Nym, mourant dans mes bras, je me laissait tomber à genoux en hurlant, me recroquevillant sur moi même, tremblante. J'entendais des voies, les voies des esprits, tous les esprits mort, des âmes hurlantes, me tirant les cheveux, me poussant, m'enfermant... et pourtant, je savais que j'étais là, en plein coeur de cette forêt, que Misao allais bientôt arriver, mais je ne pouvait résister, je hurlais ma terreur.
En ouvrant mes yeux noirs je regardais autour de moi, je voyais du sang, du sang couler le long de l'arbre, j'avais envi de sang, une soif de sang inépuisable...
Puis, plus rien... j'étais enroulée dans le linceul chaotique du néant, je n'étais pas en vie, je n'étais pas morte, je n'entendais plus les battement de mon coeur, ils étaient si faibles... J'attendais Misao je voulais qu'elle revienne, j'avais besoin d'elle...

Fermant les paupières de toutes mes forces, je me détournais. Je n'eu pas le courage de regarder Handoar en face lorsqu'il me demanda de rester forte; seulement ses paroles se frayèrent un chemin jusqu'à mes oreilles. Comment pouvais je rester de marbre ? Comment pouvais-je puiser dans mes forces pour accepter ce qui se déroulait ? comment le pouvais-je face à ça ?
J'avais survécu à tellement de choses que j'avais cru naïvement être capable de surmonter toutes les épreuves qui s'imposeraient à moi sur mon parcours éternel. A tord. Il semblait que, sur un certain point, j'étais devenue plus faible. Et c'était le seul point qui faisait baisser toutes mes défenses. Quand on mettait le doigts dessus, la douleur était plus grande que je n'avais pensé.
Et c'était ce qui se passait.
Je ne savais plus quoi faire. Je n'avais jamais été autant perdue de toute mon existence. C'était une impression étrange et effrayante.
Je ne voulais pas rester une minute de plus ici, sachant que ce qui allait se dérouler serai au dessus de mes forces. Mais je voulais rester pour une autre raison. Voir Handoar dans cet état... Je me refusais à l'abandonner.

Je jetai un bref coup d'oeil à Eledelwenaa. Elle allait passer à l'action, faire ce qu'elle m'avait dit, ce qu'elle m'avait promit. Le sauver. Et je ne voulais voir cela.
A contre coeur, je regardais de nouveau les bois qui s'étalaient devant moi. Je ne pris pas le temps de réfléchir. Fendant l'air, je disparu dans les fourrées, mes longues mèches brunes s'affolant dans ma course. Ma vision était toujours brouillée. Si j'avais encore été humaine, j'aurai sûrement sentie les larmes chaudes couler le long de mes joues avant de s'envoler dans la brise que je faisais naître à chacune de mes foulées.
Je promenais mon regard sur les arbres, les fleurs, les feuillages, et les animaux qui s'enfuyaient à mon passage. Tout cela semblait avoir perfuses couleurs. J'y étais insensible.
Je tentais d'abandonner les bribes d'images que j'avais vue, sans succès.
Fermant de nouveau les yeux, j'accélérai.

Quand je stoppais ma course, je ne percevais que le faible esprit de mon amie, à des lieues de là. Un chandelle menaçant de s'éteindre.
J'inspirai un bon coup, prêtant attention à l'environnement qui m'entourait. Tout était étrangement clame. Trop calme.
Je dirigeais mes pensées vers Eledelwenaa et surtout pas vers... je ne voulais pas détruire ces maigres efforts que je faisais pour respecter les dernières paroles que j'avais entendu. Mon amie était forte. Mais ses forces et son énergie n'étaient pas sans limite. Ce qu'elle faisait dépassait sûrement tout cela et elle ne tiendrai plus debout. De même que... Il serait sûrement épuisée lui aussi.
Je regrétais un instant de leur avoir fait faux bon mais au bout d'un instant, en regardant ma sacoche quine contenait que de maigre plantes, je m'en félicitais. Si je n'étais pas partie, je n'aurai jamais pu leur donner ne serai ce qu'un filtre pour les remettre sur pieds.
M'agenouillant sur le lit de feuilles, je sortis le livre de plantes qui m'avait permis de connaître quelques plantes et qui contenait des recettes de filtres. Je me mit au travail. Je n'avais que peu de temps.

La fabrication du filtre de Rose de Terre ne fut en rien aisé. N'étant pas une botaniste pure où même une sorcière, la recette se trouva plus difficile à suivre que je ne l'imaginais. Regardant autour de moi, je reconnu à l'aide du manuel un Perib Petalud. Ses feuilles avaient des propriétés revitalisante, exactement ce qu'il me fallait. Entaillant l'écorce de l'arbre d'un ongle, je récupérais dans un flacon la sève contenant cette capacité. Je levais les yeux au ciel, la lune était encore présente mais je sentais que la nuit allait bientôt prendre fin. J'avais entendu qu'un Allag Phégari s'épanouissait dans la région. Il fallait faire vite. La sève de cet arbre possédait des caractéristiques soignantes mais seulement la nuit. C'était la dernière chose que je devrai prendre car ces propriétés ne duraient que peu de temps. Une fois le sang de l'arbre récupéré, je me mit en route, surpassant mes capacités d'endurance. Je me félicitais une nouvelle fois, mais d'être un vampire. Un humain n'aurai jamais pu arriver à temps.

Je franchis la dernière barrière de fourrées, hors d'haleine, serrant le flacon d'Allag Phégari contre ma poitrine.Comme je me l'attendais, Eledelwenaa était à bout de force, étendue sur le sol, en proie à des hurlements et ses délires.Je me mordis les lèvres. La guérison avait été plus horrible que je ne l'avais pensé. J'étais heureuse de ne pas avoir vu ça. Inspirant un grand coup, je me précipitais auprès d'elle et d'un geste, ouvrit le flacon avec mes dent, gardant le bouchon de liège entre mes crocs et versais la moitié du contenu dans le bouche de mon amie. Je lui redressais fermement le visage, m'assurant qu'elle avait bien avalé. La sève allait agir, allant lui prodiguer les soins dont elle avait besoin. Maintenant, l'énergie. Si elle allait être guérie, elle n'aurai sûrement pas la force adéquate pour se remettre sur pieds. Je tirai un second flacon de sève: celui du Périb Petalud cette fois ci.
Je pris cependant le soin de patienter un peu, que la première vague de soin que je lui avait prodigué fasse son effet, avant de lui donner celui ci. Je ne souhaitais pas que les deux sèves se mélanges, pouvant la tuer.
Quand je jugeais que assez de temps s'était écoulé, je lui donnais la sève de l'arbre aux propriétés revitalisantes. Il ne restait plus qu'à attendre.

Je voulu faire de même pour Handoar mais je n'avais aucune idée de l'état dans lequel il se trouvait... Je me risquais cependant à lui administrer ce dernier remède. Ce ne pouvait être nocif. Juste lui redonner un peu d'énergie nécessaire. Par la suite, si il fallait, je lui donnerai le reste des contenus des fioles. Pour l'heure, je ne pouvais rien faire de plus. Les hurlements de Eledelwenaa transperçaient mes tympans mais je n'y prêtais pas attention, ils allaient se tarir.
Une fois assurée que la sève agissait, je m'adossais contre le tronc d'un arbre, attendant que le tout agisse, espérant que je n'avais pas fait d'erreur et reprenant mon souffle pour mieux le retenir quand les remèdes auraient fini leur travail.

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Un grand merci a Nathanael pour son bestiaires des plantes ^^

Le néant... la froideur avide de la mort... une chute libre, sans ailes pour me rattraper, sans Zéphyr pour m’empêcher de tomber, mais une chute lente, semblable à une douce décente, une décente dans la neige froide de l'oublis, dans les méandres éternels de la vie... Un corps inerte, étendu dans cette glace brûlante... mon corps, celui d'Eledelwenaa... ses deux grandes ailes blanche transpercée de par et d'autre par des flèches ardente... le coeur ouvert, les lèvres sanglantes, les yeux blancs... je me voyais... morte... je continuais mon chemin dans la neige, neige qui petit à petit devenait herbe... de l'herbe grasse, épaisse, douce... Puis chaos, feu, hurlement, larmes... Une guerre, semblable à celle où j'étais morte mais totalement différente... cette fois l'alliance était plus forte, beaucoup plus forte, mais l'ange Eledelwenaa y mourut encore une fois, je hurlait pour la rattraper, mais il était trop tard, elle était dans mes bras, inerte, des larmes plein les yeux... ses ailes pendaient mollement vers le sol alors que la neige tombais doucement...
Puis la nuit, nuit noire au bord d'un feux... un foyer rassurant chaleureux, les flammes dansaient devant moi, sensuelles, rassurantes... je me redressait Eöwa était là, juste devant moi... elle semblais inquiète, pour elle, pour moi... pour Shibai... j'eu un mouvement de recul, trébuchant sur une branche je me retrouvais bien vite projeté au sol... Eöwa s'approchant toujours... Zéphyr se tenais devant moi, droit, fière, protecteur...

"tu dois empêcher cela Taomi..."

Puis de nouveau le néant... la voie d'Eöwa raisonnait dans ma tête, "tu dois empêcher cela Taomi..." "tu dois empêcher cela Taomi..." "tu dois empêcher cela Taomi..." Empêcher quoi? et pourquoi m'avait elle appelée Taomi? je me nommais Eledelwenaa en ce moment!
Au loin, j'entendis la voie de Misao, douce, calme, mais inquiète... Je devais me battre pour elle... Je devais l'aider, je devais empêcher cela, même si je ne savais pas encore ce que c'était... j'ouvris les yeux, battant des cils pour m'accoutumer à la lumière, Misao était penchée au dessus de moi, Handoar également, Quïndoras me recouvrait de racines fines, très fines, que je ne pouvait que ressentir... je me redressait difficilement, le sang me monta à la tête, mon coeur palpitait sur mes tempes, je tombais lourdement au sol sur les fesses puis repris mes esprits et me redressait à nouveau...
Je portais mes mains à ma tête et regardais Zéphyr, lui aussi avait vécut ce que j'avais vécus, j'eu in instant d'hésitation avant de les regarder l'air grave...

"on est en danger..."

Pouvais-je vraiment leurs dire ce que je savait? peut être peut être pas... mais j'allais mourir si cela continuait ainsi... peut être était-ce ce que je voulait, mourir, au final...

Les yeux fermé, j'attendais, les fioles s'entrechoquant de temps à autre dans mes paumes. Je retenais de plus en plus mon souffle. Aucun des deux n'avait donné signe de vie, je n'avais rien entendu. Pas un seul bruissement de feuilles, pas un seul mouvement... M'étais je trompée ? Est ce que, ces sèves ne pouvaient agir puisqu'ils étaient dans un stade trop avancé pour être soignés ? Non. Non, c'était impossible. Le manuel en aurait fait mention auquel cas. Peu à peu je me remis de ma course effrénée qui m'avait ramenée ici.
Je commençais à perdre espoir, à imaginer ma vie sans elle... Ma vie sans Handoar... Je chassais cette pensée en secouant vivement la tête. Non, ça, cette perspective, je ne pouvais pas l'imaginer.

Quelques secondes plus tard qui me parurent des heures, un nouveau son parvint à mes oreilles. Un son que je n'avais pas entendu depuis plusieurs mois. Le battement régulier d'un coeur qui reprend vie. J'esquissais un sourire et ouvris les paupières. Il était là, tentant de se remettre debout sans succès. Sa peau n'était plus comme moi, ayant prit une teinte plus soutenue. J'étais contente de le retrouver comme je l'avais connu mais je ressentis un léger pincement au coeur. Il n'étais plus immortel. Moi si. Viendrai le moment où...
Je fus interrompue dans mes pensées par les hurlements de Eledelwenaa qui se faisaient de plus en plus violents. Je glissais à ses côtés et prit une de ses mains dans la mienne et la serrais de toutes mes forces.

Calme toi Eledelwenaa... murmurai-je en passant une main glacée sur son front brulant de fièvres. Ce n'est rien, juste les effets de ce que tu viens de faire...

Une chaleur inattendue me fit sursauter un instant mais je me repris rapidement. La lave coulant à des mètres sous terre, provoquant des picotement dans ma main entière. C'était ce que provoquait le contact de Handoar sur ma peau. Cette sensation m'avait manquée. Je tournais vers lui un visage souriant mais fatigué et croisais ses prunelles vert forêt qui à chaque fois faisaient fondre mon coeur de glace. Il me remercia. Ce n'était pas à moi de l'être. Tout le mérite revenait à Eledelwenaa; j'avais juste été là pour les guérir. Elle souffrait de la rédemption de Handoar. Tout le mal qu'il avait eu en lui semblait avoir été transféré dans son corps pâle et frêle.
Je me retournais de nouveaux vers Handoar, l'inspectant du regard.

Tu te sens comment ? demandais-je. Tu n'as pas mal ?

Un des hurlements de mon amie m'arracha un soupir désespérant. A ce stade, je ne pouvais rien faire. Les fioles seraient inutiles. Il fallait qu'elle sorte de là toute seule... Sans lâcher la main de Handoar, je serrais celle de mon amie plus fort. Je lui dis des paroles réconfortantes, lui parlant de notre première rencontre où elle a faillit me tuer, des fois où nous avions passé du temps ensemble...

Au bout d'une éternité, le calvaire prit fin. J'avais retiré ma main de la sienne pour la poser sur son front, lui donnant un peu de fraicheur pour faire baisser sa fièvre et sa tension. Sa respiration se calma et son corps se détendit. Je laissais échapper un soupir de soulagement. Je lui tendis une main pour l'aider à se relever. Mais elle ne sembla pas la voir et entreprit le mouvement toute seule. Issue évidente: elle retomba comme un sac sur le dol. J'esquissais un sourire, me rappelant la dernière fois où je l'avais trouvée dans ces bois, pourchassée par un homme pas du tout intéressé par la femme qui se trouvait en elle. Elle était tombée de la même façon. C'était tout elle ça. Elle fit une seconde tentative qui se révéla être la bonne et je me redressais sur mes pieds en même temps qu'elle, rangeant les fioles dans mon sac.
J'allais lui adresser la parole mais m'en abstint. Elle regardait le vide, comme si quelque chose se trouvait à ses côtés, comme si elle était plongée en pleine conversation. Handoar faisait la même chose parfois..
Puis elle se tourna vers nous, une expression indéchiffrable peinte sur son visage.
" On est en danger..." Ces paroles déclenchèrent quelque chose en moi. Une vieille panique que j'avais abattu en vivant chez les Renard. M'approchant doucement, ma démarche se calquant sur l'entrechoque de mes flèches dans mon dos, je saisis les poignets de mon amie.

Qu'as tu vu ? m'enquis-je d'une voix basse, plantant mon regard rubis dans le sien si clair. Qu'as tu vu dans ses visions ?

Ce ne devait pas être de simples cauchemars. Eledelwenaa semblait aussi fragile qu'une statue de glace. Aussi susceptible d'être brisée que la porcelaine. J'avais la sensation que si je la poussais du bout du doigt, elle tomberai, se brisant en milliers de morceaux. Ce qu'elle avait vu n'étais pas innocent. C'était bien plus important que ça. J'en étais certaine.