deux fugitives (pv. Eled)

Forcée à marcher depuis un bon moment, Aalis rageait contre ses mocassins, tout sauf adaptés aux conditions de l’endroit. Elle aurait bien volé, mais à peine passé le cap du 400 mètres, le givre attaquait ses trois paires d’ailes. Alors c’était soit avoir le mal de pieds de sa vie, soit se transformer en glaçon en plein vol et venir s’écraser lamentablement. Le choix était simple : la marche. En plus, c’était une nuit sans lune, visibilité : 0. C’est donc dans ce climat franchement désagréable que l’ange trébuchait plus qu’elle marchait. Pour garder le moral, elle pensait à la liberté qu’elle avait d’aller où elle voulait, plutôt que d’avoir finie dans l’armée sous les ordres de son dictateur de père. Elle pouvait aller où elle voulait, mais elle avait décidé de venir explorer ce coin perdu, alors qu’elle aurait bien pu faire demi-tour. Pourquoi s’obstinait-elle ainsi? Franchement, essayez de comprendre les raisons pour lesquelles une femme agit de façon étrange, et vous serez six pieds sous terres avant d’avoir fait la moindre découverte.

Après quelques heures de marche épuisantes, Aalis se retrouva face à une falaise gigantesque, pratiquement un mur. Et quand je dis qu’elle se retrouve en face c’est qu’elle passe à quelques microns de foncer dedans dans la noirceur.
C’est alors qu’une idée la frappa d’un direct en pleine tête. Maintenant qu’elle avait cette idée, elle se sentait surement plus stupide que la créature avec le plus bas estime personnel des terres franches. Soupirant d’exaspération avant de mettre son idée a exécution, elle ne comprit toujours pas pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt.

Se concentrant un instant, elle fit apparaitre 6 petites sphères de lumière au bout de chacune de ses ailes. Petites mais puissantes, les sphères révélèrent à Aalis qu’elle avait emprunter le chemin difficile à travers la rocaille alors qu’elle aurait pu marcher en terrain plat, moins de cent mètres à l’ouest. Elle était maintenant visible à des kilomètres à la ronde, mais à part des bêtes sauvages inoffensives (notez ici que pour une ange ayant reçu 200 ans d’entrainement militaire par un père obsédé, la notion d’inoffensif est légèrement différente), rien ne risquait vraiment de menacer la vie d’Aalis