beau temps, non? (pv Tullia)

De la neige! Enfin de la neige! S’il y avait bien une raison pour le bonheur qu’il éprouvait, c’était la neige. Pendant un nombre incalculable de semaines Quint avait marché dans des endroits plus chauds les uns que les autres. Par moment, la température était telle qu’il ne pouvait même pas utiliser son pouvoir et qu’il devait boire cinq litres d’eau par jour. Dès qu’il avait aperçu la montagne enneigé, il s’y était dirigé, avec la ferme intention d’aller s’y rafraichir.

La montée fut pénible, bon nombre de fois il évita la catastrophe de justesse. Il faut dire que monter une montagne avec un sac plein de livres, ce n’est pas à la portée de tous. Au moins, il n’avait pas à s’encombrer de vêtement ou de nourriture. C’était bien là deux des étranges avantages que son pouvoir lui donnait. La température aurait put être près du zéro absolu que Quint n’aurait même pas eu un simple frisson. Il était d’ailleurs en ce moment même vêtu d’une simple chemise de lin à manche longues blanche et d’un pantalon noir du même tissu. N’importe quel passant qui l’aurait observé aurait fait inventaire de tout ce qu’il avait mangé et bu, Puisque ce n’est pas tous les jours que l’on voit un jeune homme aux cheveux bleus monter une montagne avec de simples habits de paysan.

Retournons donc au Quint heureux, celui déjà rendu sur un plateau enneigé de la montagne. Ce Quint avait décidé de faire une pause, car entre temps, il avait décidé de se rendre jusqu’au sommet pour faire un croquis de la vue qu’il aurait une fois rendu là. La soif le tiraillait, puisque l’eau était sa seule source de nutrition, et il remarqua que sa gourde avait entièrement gelée. Pas de problème, il y avait de la neige à profusion, alors il en engloutit quelques poignées avant de s’adosser à un rocher pour lire. Il tira un livre au hasard <>. Une aventure fantastique racontant une guerre magique se déroulant dans un monde inventé. Il connaissait l’histoire par cœur, mais l’aimait tellement qu’il ne rechigna pas à la relire. Il s’absorba donc dans le prologue, qu’il aurait pu lire les yeux fermés, se coupant du coup du monde extérieur.

(HRP : ça, c’est mon nombre moyen de ligne, et si ça t’intéresse de lire les chroniques d’Ankhtro, ben je peux bien poster ce qui est écrit jusqu’à présent quelque part sur le fow. Ouaip, c’est une de mes compositions XD)

Quint était rendu à son moment favori de l’histoire quand une voix le ramena brusquement à la réalité. Et quand je parle de brusquement, je parle de Quint qui sursaute et échappe son livre. Il ramassa son bouquin avant qu’il ne soit recouvert de neige et le rangea dans son sac. Il chercha un instant des yeux la voix qui l’avait interpellé et ne mit pas long à trouver son interlocutrice.

Son cerveau finit par interpréter le message, il avait entendu, mais n’avait pas tout de suite compris ce que la jeune femme lui avait dit. Il faut dire que lorsqu’il lit, Quint entre dans une transe similaire à une rage de berserker, mais en plus calme.

Il se leva et épousseta la neige de ses vêtements.

- Froid? Depuis le temps que je n’ai plus froid, je me demande bien ce que ça veut dire! Enfin… c’est du figuré… vous comprenez?

Il avait dit la première phrase sans problèmes, mais sa timidité était finalement sortie de transe elle aussi, ce qui lui avait pratiquement cloué le bec. Quint prenait toujours du temps avant de pouvoir parler confortablement aux gens, et c’était encore plus long lorsque la personne avec qui il parlait était du sexe opposé et était assez jolie. Caractéristiques réunies dans la jeune femme se trouvant devant lui. Ô combien il détestait sa timidité, elle était come un mur entre lui et le monde. Un obstacle qui l’empêchait de faire valoir son génie à sa juste valeur.

En se relevant, Quint avait dépassé la jeune femme de beaucoup. Il faut dire qu’il était déjà très grand, mais son pouvoir l’empêchait de caller dans la neige qui devait faire une bonne vingtaine de centimètres de profondeur minimum. Il s’approcha doucement et tendit sa grande main mince et froide.

-Je m’appel Quint Vargos, en fait… Quint c’est le prénom et Vargos… enfin vous êtes pas stupide hein? Enfin… vous avez as l’air… stupide.

Tact : 0
Avoir l’air cave : 1
C’était ce que Quint se disait. Dans sa tête, les pensées allaient comme suit :

*Franchement bravo, après tu te demande pourquoi les gens te trouve bizarre! Déjà qu’avec les cheveux bleus t’as l’air dérangé mental, il faut qu’en plus tu te COMPORTE comme un dérangé mental. Si ça continue comme ça elle va se jeter en bas de la montagne histoire de pas me voir. Nah, je pense plus qu’elle me jetterait en bas. Bon débarras que j’dirais si j’avais de raison vivre*

À la vitesse à laquelle le cerveau de Quint fonctionne, toutes ces pensées avaient été formulées en moins d’une seconde. Alors je crois que l’estime personnelle de Quint vient d’être adroitement décrite. Du moins, avec le peu qu’il a, c’est à se demander si elle existe

(Et je me suis forcé sur ce poste, je suis vraiment le noob du forum X.x)

Quint balaya les flocons de neiges qui s’étaient amassés dans ses cheveux. Puisqu’elle ne fondait pas, la neige créait un petit tas sur son crâne. Une fois cette opération faite, il écouta les propos de la jeune femme.

-À moitié nu? J’ai l’air à moitié nu? Regardez, j’ai une chemise et un pantalon.

L’impossibilité du mariage de son accoutrement et de la température présente lui revint.

-Oh… Ça. Non, comme vous dites, ce n’est pas très naturel, mais je n’utilise même pas de magie pour faire ça! Pour être franc je suis très bien ici, et en bas, j’ai chaud.

La lanière de cuir qui retenait ses cheveux tomba lors d’une bourrasque et s’enfonça loin sous la neige. La longue crinière azure de Quint lui tomba dans le visage.

-Eh merdouille! Ce truc ne tiendra jamais en place!

Il se pencha pour fouiller la neige, ses cheveux volaient au vent comme s’ils ne pesaient rien.

-Vous vouliez de la magie, vous voila servie!

Il posa sa main droite sur la neige, puis la leva d’un coup sec. La neige suivit le mouvement de sa main. Il la dispersa d’un coup de poignet et ramassa le fil de cuir qui se trouvait sur la pierre découverte. Dans un ultime effort, il rattacha ses cheveux.

-Vous disiez quoi? Ah, la magie! Si vous voulez le savoir, c’est une longue histoire, mais puisque je sais que je suis vraaaiment ennuyeux quand je parle longtemps, je vais vous la résumer. Je viens du clan Vargos, et à moins que vous ayez visité les environs du lac glaciaire il y a de cela quelques centaines d’années, il est peu probable que vous le connaissiez. Un jour, pour des raisons que vous n’avez pas besoin de savoir, je suis resté dans une grotte gelée où je me suis endormi. C’est assez simple jusque là, non? Le problème, c’est qu’avant de m’endormir, il pointa ses cheveux, ça ne ressemblait pas à ça. À mon réveil, non seulement il y a ça, mais je suis rendu immunisé au froid. Je retourne chez moi, et savez-vous ce que je vois? DES RUINES! L’écho des montagnes porta ses mots. Franchement, ce n’est pas amusant trouver la tombe de ses parents. Hop, je voyage, j’essais de comprendre ce qui se passe, et je me rends compte que je peux manipuler tout ce qui s’apparente à la glace. Et, cerise sur le gâteau, je vomis tout ce que je mange et je survis en buvant seulement de l’eau!

Il y eut un long silence durant lequel seul le vent siffla.

-Bah… voilà c’est tout.


(désolé du délai et de la courteur...)

Quint laissa la jeune femme lui natter les cheveux malgré l'inconfort que ça lui créait. Le pauvre avait de grave problèmes avec la proximité. Il faut dire que le risque de brulure au contact d'une peau un peu trop chaude le terrifiait. Non seulement cela, il fallait ajouter que la personne se tenant un peu trop près de lui était une femme, et une belle.
Il réussit tout de même à endurer sans broncher le traitement et n'en fut pas déçu. La natte dans ses cheveux était solide et semblait enfin opposer un peu de résistance face au vent.
Il recula de quelques pas, histoire de reprendre sa bulle personnelle.

-Wah.. Merci! C'est... très gentil à vous de... bah la natte. C'est solide.

À court de mots, il se gratta l'arrière du cou, regardant avec des gros yeux le sol, cherchant des mots.

-Mais euh, vos livres de magies... Ils sont précis et pas rien qu'un peu!

Il ramassa son sac et farfouilla quelques instants jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait, un gros livres avec une couvertures de cuir noir. Il le feuilleta et s'arrêta à une page qu'il connaissait par coeur de toutes façons.

-Voila, magie élémentaire, et je vous lis mots pour mots. Il ferma le livre, se rappelant qu'il le connaissait par coeur. La magie élémentaire est la magie la plus mystérieuse et la plus puissante de ce monde. plusieurs humains passent leur vie à l'étudier sans grands résultats. Les dragons en ont généralement un contrôle inné. Il leva l'index. Petite aparté ici, j'ai fait mes recherches et l'auteure de ce livre n'a que vue des dragons, elle ne leur a jamais parlé, alors la véracité n'est pas... toute là. Il continua à se remémorer le texte. plusieurs éléments de la nature ont étés recensés comme étant les éléments de base. Ils sont l'eau, le feu, la terre, l'air, la foudre et le métal. Plusieurs éléments secondaires en découlent. Il leva les épaules. Et c'est le texte le plus précis que j'ai dénich...

Il ramassa son sac et y fourra le livre, ses yeux soudains paniqués. Il cria.

-Vite!

Il tira la jeune femme par le poignet et l'entraîna derrière un immense rocher.

-j'ai déstabilisé la neige tout à l'heure...

à peine eut-il terminé sa phrase qu'un torrent de neige et de glace dévala la pente ou ils se trouvaient moins de 10 secondes plus tôt. Complètement traumatisé, Quint était devenu entièrement bleu, son sang s'était refroidi en un éclair et il avait de la misère à articuler vu l'état presque solide de son sang.

-Cha fa? (ça va)

Il grelottait, mais ce n'était pas de froid, c'était de peur.

-On... a... faiyi y reshter.

Il se concentra un instant pour faire remonter la température de son corps, ce qui s'avéra totalement impossible vu la température ambiante.

Toujours à demi gelé, Quint hocha lentement de la tête pour confirmer qu'il allait bien, ce n'était pas la première fois que ce phénomène se produisait, et ce n'était pas la première fois qu'il remarquait à quel point certaines choses dont la température devrait normalement être tolérable le brûlait. Il fit bouger ses doigts, ses poignets et ses bras ainsi que les muscles de son visage pour faire circuler le sang grandement ralenti par la magie incontrôlable. Il se cacha le visage dans les main et pris une grande inspiration avant de souffler calmement. Il entreprit par la suite de délier ses membres inférieurs pour finalement se lever.

-C'est l'effet boule de neige. Chaque petite chose peut avoir de grandes répercussion, surtout avec la magie, du moins c'est ce que j'ai remarqué... Ma magie semble modifier en permanence ce qu'elle touche. J'ai lu que certains mages pouvaient faire jaillir une boule de feu de nul part, donc créer leur élément à volonté... C'est ce qui est écrit je me trompe peut-être, tout n'est que théorie, comme les dieux. Bon je m'égare du sujet... Tout ça pour dire que ma magie est tirée de l'environnement, elle débalance ce qui devrait être stable. Une fissure dans un iceberg peut se répandre et fendre la glace en deux avec le temps. M'enfin, généralement les conséquences sont minimes parce que tout le monde modifie la nature en quelque sorte, alors tant que je ne bouge pas grands choses, tout va bien. Là, j'ai fait la mauvaise chose au mauvais moment parce que j'ai voulu avoir l'air impressionnant. Si je m'étais concentré un peu plus j'aurais pu sentir la neige, savoir ce qu'elle retenait... J'espère qu'il n'y avait personne d'autre sur ce versant...


Quint se rendit compte que son monologue devenait franchement interminable, il se tapa le front.

-Si jamais je parles trop, vous n'avez qu'à dire ''ferme ta gueule Quint'', et je me la ferme, promis!

Quint prit une bonne bouffée d'air frais pour aider à se calmer, tant de choses en si peu de temps, et surtout l'utilisation incontrôlée de son pouvoir, lui avait mit les batteries à plat. Quint avait déjà remarqué que son pouvoir lui demandait plus d'efforts lorsqu'il ne le contrôlait pas, cela lui prouvait que son pouvoir était trop fort pour lui, et lui confirmait à chaque fois qu'il était impossible que ce pouvoir lui soit destiné s'il ne pouvait pas en saisir la pleine étendue. Tellement de questions et pénurie de réponses, c'était le monde des questions existentielles de Quint, tordu, emmêlé et indéchiffrable pour n'importe quel psychique qui voulait lui lire dans les pensées. Dequoi envoyer les plus endurci des psychanalystes dans sa propre chaise.

Rassuré du fait qu'il n'emmerdait pas son interlocutrice, Quint n'eut pas le temps de souffler car il découvrit bien vite qu'elle possédait aussi un pouvoir. Ses pupilles se dilatèrent et sa mâchoire tomba bien basse. Son index et ses yeux firent plusieurs fois l'aller-retour entre la jeune femme et l'endroit ou l'eau était retombée.
pour probablement la première fois de son existence, Quint était sans voix.
Il fut bienheureux d'apprendre qu'elle voudrait lui donner des leçons, mais la menace de mort qui suivit l'empêcha de sourire.
Il referma la bouche en passant son index joint à son pouce par dessus, pour faire signe qu'il se fermais la bouche avec une fermeture éclaire imaginaire.

-Je penses bien être capable de me la fermer sur ce sujet... Et proposition acceptée!

L'avait-il imaginé, ou avait-il senti un couteau invisible sous sa gorge lorsque la ''menace'' avait été prononcée? Maintenant qu'il s'y attardait, une énergie bien supérieure à la sienne émanait de la jeune femme. Comment pouvait-il ne pas l'avoir aperçu? L'aura était peut-être camouflée par un truc, pensa-t-il.
Contrairement à sa future enseignante, Quint n'était pas capable de renvoyer l'eau vers sa forme liquide. Il pouvait la geler, mais pas la dégeler. Il posa donc la question.

-Comment vous-faites, le truc de l'eau à partir de la neige? J'ai essayé des années en vain... Je veux dire, j'ai passé une bonne dizaine d'année là dessus... Vous deviez encore être un enfant quand je suis sorti de la grotte et... J'ai du louper un truc simple quelque part ou...

Il voulait dire tellement de choses à la fois qu'il superposait ses phrases avant même de les finir. Au moins il s'en rendit compte et opta pour la solution la plus efficace: le silence.

Quint remit ses cheveux en place en se relevant. Il regarda un instant le ciel pour repérer le nord, puis indiqua l'ouest-sud-ouest avec précision.

-C'est par là, de l'autre côté du lac glaciaire. Je n'ai pas vraiment envie de le contourner, alors on le traversera, bien que j'ai peur qu'il ne soit pas entièrement gelé en cette période de l'année. On a quelques montagnes à traverser avant, mais je crois qu'en marchant sans arrêt, on devrait être dans la grotte avant demain. On pourra contourner les grosses ascensions en passant par une vallée qui se trouve à quelques heures d'ici. Alors en route!

Il posa son pesant sac rempli de livres sur son épaule et entama la marche.

-Personnellement, je ne sais pas ce qu'il y a à voir dans la grotte. Je l'ai fouillée de fond en comble sans trouver l'ombre de quoi que ce soit autre que des stalles* de glace. J'ai encore quelques livres là-bas alors j'échangerai ceux que je connais pas cœur au passage.

Une première descente s'annonçait déjà. La paroi abrupte, entièrement couverte de glace, aurait été du suicide pour quiconque ne savait pas bien s'y prendre. Quint passa se pencha et posa ses mains sur ses souliers qu'il munit de crampons de glace qui lui permirent de descendre en marchant.

-Je vous aurais offert des crampons si vous n'étiez pas capable d'en faire vous-même, mais je crois que vous me comprendrez de vouloir garder mes minces réserves d'énergie.

Le reste de la descente se fit en silence, car Quint voulu se concentrer sur où il mettait les pieds à cent pourcents pour être sur de ne pas faire de chute potentiellement dangereuse, voire mortelle.
Une fois au bas de la montagne. Quint pointa la vallée qui s'étendait à l'ouest.

-En la suivant, on débouchera tout droit sur le lac glaciaire. Quand j'étais petit, c'était un long fjord dans lequel nous pêchions d'énormes baleines. Mais il s'est asséché je ne sais pourquoi et il ne reste qu'une longue vallée menant tout droit au lac. en se basant sur l'effet d'assèchement, j'ai deviné qu'avant ma naissance, le lac glaciaire devait être connecté à l'océan au sud.



*Stalle: en géologie, une stalle est un stalagmite/stalactite qui à rejoint le plafond/plancher

Quint se sentit légèrement embarrassé de se faire dépasser dans la descente, mais habitué d’être moins bon que tous les autres depuis toujours, il n’en fit pas de cas. Quand Tullia lui posa sa question, Quint figea sur place, non pas à cause de la magie, mais à cause qu’il venait d’être enfoncé tout droit dans le plus profond de ses souvenirs par la petite question.

Il revit la grande maison de pierre de ses parents dont les fenêtres démunies de vitre (vu l’indisponibilité de la ressource) étaient bouchées la nuit par des tas de peau d’ours qui empêchait le vent hivernal de pénétré dans la modeste demeure. Il revit le feu dans la cheminée, seule source de chaleur et de lumière qui l’éclairait dans ses lectures nocturnes.
Il se rappela le jour où son père l’avait surpris en train de lire pour la première fois. Quint avait été grondé et battu, son père lui reprochant qu’il deviendrait le pire chasseur de la lignée principale des Vargos. Il revit aussi tous les autres garçons du village qui se moquaient de sa taille fine et de sa grandeur démesurée. Il se revit vider la minuscule bibliothèque du village dans un grand sac, puis disparaître dans le désert de neige. Il revit la grotte, puis plus rien.

Prit d’un soudain soubresaut, Quint revint à la réalité. Il réalisa que ses yeux étaient pleins d’eau, et que s’il ne faisait rien pour s’arrêter, il allait se mettre à pleurer. Il avorta les larmes avant leur naissance du revers de la main, qu’il essuya par la suite sur son pantalon. Malgré que ses souvenirs soient d’un négatif profond, il ressentait une certaine nostalgie de son ancienne vie. Il ne reverrait plus le sourire de sa mère, le bonheur du vieux bibliothécaire qui avait enfin un apprenti, la gentillesse des chiens de chasse, sont il était le seul témoin puisque tout le monde les traitaient en bâtards. Il prit une grande inspiration, puis expira lentement.

-Quand j’ai fuis le village, c’était pour ne jamais y retourner. J’ai fait ce choix, et le destin a rendu la conséquence définitive.

Ce fut avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas qu’il prononça ces phrases, mais il revint rapidement à son indestructible bonne humeur.

-Et j’ai la chance de tout recommencer à neuf. J’ai la possibilité et le temps de découvrir de la nouveauté et de n’avoir aucune attache nul-part. Je pense que c’est plus une bénédiction qu’autre chose. Je n’ai pas à me forcer à trouver de la nourriture pour vivre, je dors à peine, ce qui me permet de plus étudier… je crois que le positif compense amplement le négatif.
Et si tu veux la savoir, je dois être réveillé depuis un peu plus de dix ans. Je n’ai pas compté avec exactitude, mais je ne dois pas être loin du vrai chiffre. Mon âge en comptant mon sommeil par contre, je ne sais pas du tout comment le calculer. J’ai du dormir au minimum cent-cinquante ans.

Puis il se remit en marche, chassant de son esprit les dernières images de son passé.
L’après-midi battait son plein, et le soleil allait bientôt leur arriver en plein visage puisqu’ils voyageaient vers l’ouest.

Tout était calme, la marche avançait à bon rythme, mais soudain, les choses changèrent. Quint sentit quelque chose de de dangereux, mais moins d’une seconde plus tard, il s’était fait écrasé par un volatile. Non, les sens alertes de Quint n’étaient pas très développés. Il savait qu’il en avait puisqu’il avait remarqué qu’il savait toujours quand on l’observait et qu’il évitait naturellement les obstacles dangereux, mais son don de détection des choses était aussi sous-développé que le reste de son pouvoir et de ses muscles. Il se débattit en vain, bien trop faible pour repousser la créature. Il crut qu’il allait y passer, quand soudain, il fut recouvert de sang et vit la tête du volatile disparaître de son point initial pour se retrouver plus loin dans la neige.

Tullia l’avait sauvé, hourra, et maintenant il devait courir. Il apprit que les créatures étaient des goules, puis l’image lui monta en tête ainsi que tout le texte qu’il avait lu au sujet de ces créatures malveillante. S’époumonant à la course, il ne put dire ce qu’il voulait, trop occuper à respirer et à e pas céder à la peur, qui l’aurait transformé en statue.

Une fois que le duo eut atteint les rochers, Quint se cacha et reprit son souffle quelques secondes. Les créatures arrivaient vers eux.

-Sous les ailes!

Voyant que sa remarque était trop peu explicite, il se reprit.

-C’est leur faiblesse! Leur artère principale passe dans leurs ailes, qui sont plus facile à atteindre que leur tête. Viser la base des ailes, c’est certain de les faire saigner à mort et de les clouer au sol!

Une fois son cours donné, Quint ne put que céder à la peur. Il se recroquevilla au sol, ferma les yeux et gela sur place. Il était parfaitement conscient de sa lâcheté, et il s’en voudrait à vie si sa compagne de voyage y passait. Et si elle survivait, il n’aurait pas fini de s’excuser dans vingt ans.

(poste court, désolé, je suis pas le noob du forum pour rien)

Le combat faisait rage, et lui, il se cachait. Tullia risquait sa vie et lui protégeait égoïstement la sienne. Quint était une poule mouillée, un raté, une mauviette. Pas étonnant qu’il avait choisi de s’enfuir de son village. Les sermons de son père lui revinrent en tête, ça arrivait souvent ces derniers temps.

-Quint, tu es un imbécile qui se bourre le crâne de pacotilles
-Les vrais hommes règlent leurs problèmes d’eux-mêmes
-Tu as plus peur de ton ombre qu’autres choses.

La voix de son père qui résonnait dans sa tête le harcelait et l’enrageait. Il n’était pas un raté, il avait choisi sa voie. Il n’était pas un guerrier, les armes n’étaient pas pour lui, mais sa mésaventure glaciaire lui avait fait un étrange don. C’était avec ce don qu’il devait survivre. Tuer, il n’en avait pas envie, mais sa vie étaient en danger et s’il ne faisait rien, il allait y passer. Harcelé, voir enragé par l’écho de son père et la voix de Tullia, il bougea. Son corps qui n’était plus tôt qu’un petit glacier avait repris son aspect initial. Sa magie avait-elle réellement fonctionné en sens inverse? Il regarda un instant ses mains dégelées, se demandant s’il rêvait, mais une des créatures lui fonça dessus. Agissant par peur, il ferma les yeux et tendit la main vers la créature pour tenter de l’arrêter, mais rien ne le percuta. Il ouvrit les yeux, et découvrit la bête ailée figée au sol dans une pose agressive, bleuie par le froid.
Il se releva et considéra l’épée une fraction de seconde. Non, il n’était pas un guerrier, il ne combattait pas par le fer. C’était un objet bien trop dangereux et menaçant, et il ne savait pas s’en servir de toute façon. Il devait bien y avoir un moyen de repousser l’attaque! Il se doutait bien qu’il ne pourrait pas refaire le coup du gel instantané, mais il devait bien pouvoir faire quelque chose avec son maigre pouvoir. Il s’était entrainé pendant des années avec son pouvoir, mais jamais il n’avait eu l’idée de s’en servir offensivement. Il savait modeler la glace et la neige, mais pouvait-il rendre ses matières dangereuses? Il allait le savoir à l’instant.
Il regarda la neige étendue au sol, puis remarqua facilement que plusieurs grosses flaques de glace se dissimulaient sous la neige, c’était exactement ce qu’il voulait. Il se pencha et frappa le sol de ses paumes. Une onde de choc silencieuse balaya la neige dans un rayon de quelques mètres, laissant la glace bien à découvert, ce qui allait faciliter la manipulation de cette dernière. Il se releva, la vague suivante de goules étaient tout près. Il tendit les bras et referma les poings tranquillement, saisissant mentalement la glace à ses pieds. Il serra de plus en plus fort, ses ongles s’enfonçant dans ses mains, ses bras crispés par l’effort. Encore quelques secondes, les goules devaient être plus près. Il se concentra du mieux qu’il put durant ces cruciales secondes, puis il sentit que tout était en place. Il leva les bras au ciel, semblant soulever une énorme masse imaginaire.
La glace se fissura, puis explosa en des dizaines d’aiguilles, toutes environ de la taille d’un bras.
Dans un cri de rage dont il ne se doutait pas capable, il poussa ses bras vers l’avant, envoyant voler les projectiles vers les créatures ailées. Ce fut un carnage. Les goules subirent de lourdes pertes, beaucoup de morts et encore plus de blessés.
Quint voulu recommencer son exploit, mais ses jambes se dérobèrent sous ses pieds, il avait mit tout ce qu’il avait dans cette ultime attaque.
Haletant, il regarda Tullia.

-Je.. ne.. suis.. pas.. un lâche, puis regarda le ciel, JE NE SUIS PAS UN LÂCHE, VIEUX FOU!

Il était essoufflé, à bout de forces, et les quelques goules restantes semblaient beaucoup moins motivés.

[réponse avec un retard de presque un an... wow]


- En fait, on a plus qu’à suivre la vallée et se rendre sur l’autre rive du lac et on y est, je crois qu’on peut y être en quatre ou cinq heures à bonne cadence.

( contente de te revoir parmi nous ^^ )

Quint semblait sous le choc, mais il semblait aussi avoir fait un grand pas en avant. Et il le devait, ô oui. Car suivre mon entrainement demande non seulement du courage, mais de la ténacité. Je ne savais pas encore ce que j'allais lui concocter mais je lui avais promis mon aide, alors je la lui donnerais.
Il mit un peu de temps avant de se remettre totalement. Son corps avait de nouveau pris cette couleur bleuté étrange, et son aura de glace avait du mal à se calmer. Il était fascinant en un sens, et pouvait sans aucun doute devenir un magicien de la glace puissant s'il s'entrainait sérieusement. Il avait du potentiel comme tout diamant brut, mais comme tout il pouvait se rater dans sa finition.
Je réfléchissais à tout cela, observant d'un regard vague les cadavres des goules, et attendant que Quint daigne bien répondre à ma question. Je n'eus pas à attendre trop longtemps, et ce qu'il me dit me rassura grandement. Je levais la tête vers le ciel, observant la couleur de celui ci. Avec un peu de chance, nous arriverons avant la nuit tombée. D'une main je lui faisais signe de se relever, et lui donnais mon assentiment.

" Parfait, remettons nous en route alors."

Nous marchions de nouveau, reprenant la route que nous avions quitté plus tôt à cause de l'attaque des goules. Ce petit intermède ne fut pas pour me déplaire au final, car je me sentais un peu plus réchauffée à présent. Mon sang de dragon, fort heureusement, n'avait pas pris le dessus, et je pouvais continuer notre escapade sans craindre d'avoir attiré l'attention d'un dragon ou d'un démon dans les parages.
Nous marchions à bonne allure, la descente vers la vallée se faisant assez aisément. Mais je remarquais quelques regards de Quint, et avais la sensation qu'il voulait dire quelque chose. Déjà tout à l'heure je n'avais pus ne pas remarquer le regard admiratif qu'il portait sur moi après le combat contre les goules, mais j'en avais simplement déduis qu'il me trouvait juste balaise et effrayante. surtout effrayante, sans doute. Si c'est une personne qui a vécu il y a une centaine d'année avant cette ère, les femmes n'étaient pas vraiment reconnus comme étant des combattantes, chevronnées qui plus est. Cela ne veut pas dire que maintenant toutes les femmes le sont, mais au moins c'est moins étonnant pour les hommes d'en croiser de temps en temps. Sa curiosité silencieuse, que je comprenais parfaitement, me gênais de plus en plus. Quand il y a quelque chose à dire, il faut le dire. Je finis donc par craquer, l'interpellant au bout d'un très long silence pendant notre marche.

" Quint, si tu as quelque chose à dire ou à demander, parle. Depuis tout à l'heure tu me regardes bizarrement, et je ne vais pas te manger si tu me poses une question. "

Je le regardais avec insistance, lui montrant que je voulais une réponse. Et une bonne réponse.

(Content d’être de retour)

Il accepta volontiers de se remettre en route. Il chercha quelque chose à dire pour entretenir la conversation, mais rien ne lui vint autre que ses questions stupides, qu’il ne poserait certainement pas. En fait, il ne savait plus vraiment comment réagir. Et s’il venait de faire ami-ami avec un personne raiment dangereuse? Après tout, Tullia était extrêmement puissante, savait se servir d’armes et possédait un pouvoir mille fois supérieur à celui de Quint. Et s’il venait de faire quelque chose de stupide. Peut-être avait-il causé une autre avalanche en déplaçant une neige différente, dont il ne sentait pas les remous et les moindres mouvements. Peut-être cette avalanche allait-elle le prendre par surprise. Il préférait ne pas y penser. Après tout, une jeune femme qui sort de nulle part et qui accepte d’aider ne peut pas être maléfique… non?
C’était quelque chose qu’il détestait faire, se méfier. Les humains et les animaux sont si différents sur ce point. Un Aigle ne tente pas de devenir le meilleur ami de sa proie avant de le tuer et un tigre ne sert pas la main de celui qui entre sur son territoire. Si Quint ne a pas en ville, ce n’est pas parce qu’il est associable, c’est parce qu’il sait lui-même qu’il peut se monter totalement naïf et suivre les gens sas poser de questions. Après tout, il avait bien accepté de montrer à Tullia ce qui pourrait être la source de son pouvoir, voire de son existence même. Et si cette jeune femme était précisément après cela et qu’elle s’était jouer de lui? Impossible, si peu de gens connaissent l’existence même de Quint.
Lorsque Tullia lui demanda de dire ce qu’il voulait dire, il ne fut pas surpris par la question comme il l’est normalement dès que quelqu’un lui adresse la parole, il se doutait bien qu’il était tout sauf subtil en ce moment.

- Eh bien… j’y réfléchis et je me demande… Vous êtes qui? Et même… Vous êtes quoi? Je suis désolé mais, vous ne faites pas votre âge, un peu comme moi. Vos pouvoirs sont immense et quand vous les avez utilisés, j’ai senti que vous n’en utilisiez qu’une infime partie et puis… quelle sorte de jeune femme sait se servir aussi bien d’une épée? C’est pas normal tout ça…

Alors là, mais là, c’était pire que le pire des scénarios qu’il avait imaginé. Ne sachant que répondre, de peur d’être encore plus traumatisé des réponses, il décida de poursuivre la route. Heureusement pour les deux voyageurs, l’état de stupeur dans lequel Quint était lui permit de réaliser un détail atrocement important : leur position géographique actuelle.
Quint n’y avait vraiment pas prêté attention, soit à cause des monstres ou simplement parce qu’il était perdu dans ses pensées, mais le duo était complètement ailleurs que ce que Quint avait dit. Lui qui croyait remonter vers le lac après avoir descendu le flanc ouest de la montagne ou il se trouvait réalisa qu’il était en train d’approcher par le lac sur la rive sud, et non la rive est. Détail dramatique? Non. Même qu’on pourrait littéralement croire à un deus ex machina… enfin bref, le point était qu’ils étaient beaucoup plus près de la caverne de Quint que prévu, voilà.
Il changea donc le sujet de la conversation.

-Par les dieux! Je suis stupide! On n’est pas du tout là où je nous croyais! Il regarda les sommets des montagnes, puis le lac qui n’était plus si loin. On est déjà sur la rive sud! Rien à traverser!

Il commença à courir sur le couvert de neige, qui se faisait de plus en plus épais, sans même s’enfoncer dû à ses pouvoirs, sachant exactement où il allait. Dépassant Tullia de plusieurs centaines de mètres en peu de temps, Quint s’arrêta devant une paroi de glace que n’importe quel voyageur aurait prise pour une simple chute, gelée là par le froid qui en premier lieu n’amène pas beaucoup de voyageurs dans les environs. Il posa sa main sur la glace qui commença à se fissurer, se craqueler, puis finalement d’effondrer, révélant une caverne dont les parois semblaient sculptée à même un glacier. Lorsque Tullia le rejoignit, il lui montra l’entrée

-C’est ici au fond que je me suis caché d’un blizzard atroce et que je me suis réveillé comme je suis aujourd’hui. La caverne est assez grande et j’y entasse des livres depuis quelques années, ceux dans mon sac allaient d’ailleurs s’y ajouter. Tout est assez clair jusqu’au fond puisque la lumière réfléchit sur la glace c’en est presque… magique.

[ouais désolé je voulais qu'on puisse faire avancer le rp je veux faire évoluer mon personnage un peu un jour xD]