Le coeur de la forêt souterraine [CLOS]

Les arbres me guidaient. Ils m'indiquaient un chemin. Je ne savais pas ce qui m'attendait au bout si ce n'était ma destinée. Tout mon être me poussait en avant. Pour la première, j'avais l'impression d'avoir un but entier et complet que je pouvais réussir. Mes pas suivaient ceux du passé. Je marchais sur le chemin de ma vie. Je m'aperçus alors que tout avant changé. J'étais environné d'arbres qui semblaient d'ivoire et d'or. Ils se taisaient. Ils étaient différents de tous les autres arbres. J'en touchais un mais en lui, il n'y avais pas de musiques intérieur. Il semblait vide. Je fis pareil avec tous les autre mais obtenais le même résultat. Que se passait-il ? Pourquoi étaient-ils comme ça ? Je ne comprenais pas. Tout semblait parfait, il y a peine quelques instants. J'étais complètement dépassé. Je ne... Pourquoi ? Je frappais un arbre de rage mais je m'en voulus tout de suite. Je retournais près de l'arbre pour m'excuser en le caressant. C'est alors que je me rendus compte que quelque chose m'avait échappé. Une légère mélodie différents de tout ce que je connaissais planait. Il y avait des accents que je n'avait jamais entendu. Différents de tout ce qui existaient. On entendait le passé, l'amour, la tristesse à travers elle. Je m'agenouillais sur le sol, époustouflé par cette musique si pleine de magie et de sentiments. J'aurais pu resté l'éternité à l'écouter. Elle se communiquait à travers mon être. Mon corps semblait guidé par elle. Je fermais les yeux et virevoltais, dansais, me figeais et enfin elle se finis, des larmes coulaient de mes yeux.
Je sentis quelque chose me caresser la joue. J'ouvris les yeux et levais le regard pour apercevoir ces arbres. C'était une branche qui m'avait caresser. Pourtant, elle semblait avoir toujours été là et n'avoir jamais bougé. C'est alors que je m'aperçus que je ne me trouvais plus à la surface. Au dessus de moi, se trouvait de la terre. Comment étais-je descendu ? Les arbres blanc et or qui m'entouraient semblaient aussi éclairés qu'à la surface. Je me relevai et les quittai. Je sortis facilement de cette petite forêt chryséléphantine. Je me trouvais toujours sous terre mais les arbres étaient différents, en m'approchant d'un d'entre, je m'aperçus qu'il avait des écailles. J'écartais ma main dans un réflexe. À force de marcher, je m'aperçus de la présence de sphères lumineuses sur le sol, ou sur les plantes. Ce devait être elles qui leu permettait de survivre dans un espace sous terre. J'arrivai alors dans un endroit où se trouvait de puissances racines. Elles étaient très vieilles et elle tenaient entre elles un sphère plus petite que les autres que je reconnus immédiatement : Elles venaient de l'arbre du savoir. Je m'aperçut alors de la présence de nombreuses fleurs. Quand je fis un pas, elles s'envolèrent toutes et se posèrent sur moi en me caressant de leurs multiples pétales. Elles restèrent un instant puis s'illuminèrent de toutes les couleurs et s'envolèrent dans tous les sens mais restèrent comme un nuage coloré dans les environs. Parmi toutes ces couleurs, je vis une jeune aux cheveux noirs et à la peau blanche prendre précautionneusement la sphère grâce à ces longes manches pendantes. Je devinai du premier regard qu’il s’agissait d’un esprit végétal. Je levai la main vers elle et lui demandai :

« Attendez ! Qui êtes-vous ? »

Elle me jeta un regard puis se retourna. Ses cheveux noirs s'arquaient en branches et sur ces ranches poussaient des feuilles blanches, immaculées. Puis une vent souffla vers elle de nombreuses feuilles blanches comme en portait déjà. Un moment, l'esprit sembla perdre de la consistance et quand cela s'arrêta, elle s'enfuyait déjà. Je courus derrière elle un moment avant de m'apercevoir que je l'avais perdue. Où pouvait-elle bien être partie ? Il ne devait pourtant pas y avoir de nombreuses cachettes ici. Je marchais quelques instants avant de comprendre que je devais faire autrement pour la retrouver. Je m'approchais de l'arbre le plus proche un saule bleu sous lequel il semblait pleuvoir. Pour une raison qui m'était inconnue, tous les arbres, ici, s'étaient métamorphosés chacun à leur manière. Je laissais mon esprits se faire porter par la forêt. J'appris alors que les nombreux orbes que j'avais vu précédemment étaient des incarnation de celui de la nature. Ils permettaient aux arbres de survivre et leur donnait cette liberté dont ils ne jouissaient pas au soleil. Je glissais sur toute la forêt et retrouva finalement la fugitive. Je la rejoignis. Elle était devant son arbre, un frêle arbre à écorce noire et aux feuilles blanches. Il était doucement éclairé par les reflet de deux orbes. Un vent invisible souffla pendant que l'esprit articulait des mots. Ces paroles me parvinrent tandis qu'elle s'enfonçait dans son arbre :

« Trouve la vérité. »

Je baissais les yeux sur les deux orbes. L'un brillait d'un éclat mélancolique et doux. L'autre... Je n'arrivais pas à savoir? Il me semblait que chaque fois que je posais les yeux sur lui il me venait d'autres sentiments contraires. Je m'approchais de l'orbe, c'était la première. J'avais compris laquelle c'était. Un des autres orbes servait de réceptacle à une partie de la forêt. Il absorbait donc toutes leurs réactions. Quand au véritable orbe, il comprenait l'ensemble des plantes et arbres. On ne pouvait donc pas y lire une émotion. On pouvait seulement éprouver une sensation qui serait le mélange de l'ensemble d'entre eux, qui serait l'âme de toutes les forêts. Je touchais délicatement l'orbe et sentis quelque chose en moi...

Une pièce sombre, ancienne. Des murs usés par les âges, recouverts de racines et de lierre . Une atmosphère douce et calme, la mélodie des âges résonnant par échos. Un grand arbre blanc , fait de lumière et d'émotion, trône au milieu de cette pièce aux reflets bleutés. De petits esprits de la nature, se promenant comme de petites lucioles de toutes les couleurs, ne cessaient de tourner autour du nouveau venu, le touchant de temps en temps pour communiquer, leur peines, leur joies, leurs inquiétudes. Elle ne cessaient de murmurer comme le vent, invitant cet être mortel à se rapprocher de l'Arbre.


" Nous l'avons trouvé ... nous l'avons trouvé ! "

" La Déesse veut le voir, la Déesse veut l'entendre... "

"L'Esprit veut le tester, l'Esprit veut le contempler..."

Une voix s'éleva alors de l'arbre blanc , une voix féminine d'où transparaissait une sagesse et une puissance qui n'avait plus d'âge.

" N'ait crainte, Artaher Nathanael. Je suis Gaïa , déesse Mère de toute Nature. Tu as été choisi, tu es notre élu... "

Les esprits-lucioles répétèrent en écho ce que venaient de dire leur déesse mère, quand d'un coup surgit d'un mur de racine un être immense. Sortant du vieux mur de pierres comme si de rien n'était, c'était une sorte de grand troll couvert de mousse, portant une barbe faite de racines et de feuillages. Son corps grinçait comme du vieux bois, et la pièce se mit à embaumer les sous bois humide.
Sa voix résonna, douce et profonde, preuve aussi de son âge avancé.

" Nous t'avons choisi, pour représenter ce que tout le monde a oublié... Je suis Leuké, Dieu des anciens Ents et des plantes. Nous représentons Gaïa et moi même, l'ensemble des dieux mineurs ou non de la Nature.."

Gaïa et Leuké ne cessèrent alors de parler à tour de rôle, leur voix s'entremêlant parfaitement dans une harmonie mélodieuse.

" Nous avons décidé de prendre part à ce jeu entre dieu, et faire valoir notre mot, même si nous n'en avons pas le droit... Nous risquons beaucoup à vouloir défendre ainsi les intérêts de la Nature en cachette des autres Dieux, mais tu dois certainement comprendre l'importance de cette tâche .... "

"Tu es celui que nous voulons comme Gardien de la Nature, au même titre que les autres Gardiens des Grands Dieux. Tu dois défendre pour nous, auprès des mortels, les plantes, animaux, qui sont délaissés dans cette bataille. La Terre a mal , elle souffre de toute cette haine et discorde..."

" Es tu d'accord, pour nous représenter et défendre notre cause, même si pour cela tu dois peut être entrer en conflit avec les autres Gardiens ? "

Les deux dieux se turent, attendant la réponse de celui qu'ils pensaient être le bon pour protéger ce qu'ils chérissaient.

Je n’étais plus là. J’étais… ailleurs. Un endroit assez obscur. On aurait dit la cathédrale d’une ancienne civilisation perdue, laissée à l’abandon, parcouru de la végétation de millénaires de tranquillité. Tout était calme. Mon oreille habituée entendait les chants silencieux des arbres incrustés ici à travers les âges. Au centre, apparaissant un magnifique arbre blanc. Il n’était pas très grand mais j’arrivais à ressentir la vie à travers elle. Elle était peine, elle était joie, elle était la créatrice. J’étais à genou devant elle. Autour d’elle, tourbillonnaient des silhouettes que, bien qu’ils n’existaient pas en notre monde, j’arrivais à reconnaître : les esprits sylphides sacrés de la Forêt. Ils s’approchèrent de moi et me touchèrent les uns après les autres, pour me communiquer émotions, savoirs que je n’arrivais pas à suivre. Elle m’invitait à m’approcher :

« Nous l'avons trouvé ... nous l'avons trouvé !

La Déesse veut le voir, la Déesse veut l'entendre...

L'Esprit veut le tester, l'Esprit veut le contempler... »

Elles m’envahissaient de plus en plus quand une autre voix, claire, s’éleva. La créatrice parlait et je sentais sa sagesse et sa puissance immortelle, immatérielle à travers elle. Elle chantait, chuchotait, me parlait…

« N'ait crainte, Artaher Nathanael. Je suis Gaïa , déesse Mère de toute Nature. Tu as été choisi, tu es notre élu... »

Les Sylphides sacrées reprenaient ses paroles en écho, pour les faire aller au plus profond de mon cœur. Il y eut alors un immense grincement et une forme immense sortit d’un mur végétal. La surprise passée, alors que je le détaillait un peu mieux, je reconnus la description d’un autre dieu, ancien lui aussi. Il était courbé sous le poids du temps et on sentait dans ses yeux sombres le souvenir des temps jadis. Sa barbe et sa crinière était faîtes de branches et de racines. À chaque mouvement, il craquait et grinçait. En un instant, l’odeur des forêts s’était répandue dans toute la salle. Sa voix profonde et grave résonna :

« Nous t'avons choisi, pour représenter ce que tout le monde a oublié... Je suis Leuké, Dieu des anciens Ents et des arbres. Nous représentons Gaïa et moi même, l'ensemble des dieux mineurs ou non de la Nature.. »

Les deux divinités se mirent à parler l’une après l’autre, liant leurs voix en une harmonie que leur aurait envier beaucoup :

« Nous avons décidé de prendre part à ce jeu entre dieu, et faire valoir notre mot, même si nous n'en avons pas le droit... Nous risquons beaucoup à vouloir défendre ainsi les intérêts de la Nature en cachette des autres Dieux, mais tu dois certainement comprendre l'importance de cette tâche ....

Tu es celui que nous voulons comme Gardien de la Nature, au même titre que les autres Gardiens des Grands Dieux. Tu dois défendre pour nous, auprès des mortels, les plantes, animaux, qui sont délaissés dans cette bataille. La Terre a mal , elle souffre de toute cette haine et discorde...

Es tu d'accord, pour nous représenter et défendre notre cause, même si pour cela tu dois peut être entrer en conflit avec les autres Gardiens ? »

Puis un silence s’installa. C’était à mon tour de faire entendre mon avis. Je devais décidé de mon destin. J’avais toujours été au service de la Forêt, si je pouvais en faire plus pour elle, je le ferais avec plaisir. Je me relevais et annonçai ma décision :

« J’ai toujours été au service de la nature. Ce n’est pas maintenant que je changerais d’avis. Je me plie de bonne grâce à vos désirs de la protéger car je les partage. »

Je tendis les bras vers eux et vit quelques esprits sylphides se poser sur moi un instant puis partir, plus lumineux qu’avant.

HRP:

Les dieux étaient d'accord. Un chant s’éleva dans les airs ainsi que mon corps qui l'accompagnait. Les esprits sylphides se rapprochèrent de moi, m'apportant des sensations, des souvenirs des émotions du passé inconnu. Je me sentais changer. Ils avaient décidé de modifier ma chair, mon être pour me rapprocher de ceux que je devais protéger. Je me rapprochais plus près de la nature que je ne l'avais jamais été, je ne faisais plus qu'un avec elle. Je ressentais tous ses sujets, en bas, sur les mondes. Les chants, les voix, tout s'accentua, réveillant, en moi, ce que je devais être et qui avait toujours dormi jusque là. Je recevais la puissance. Je recevait la confiance. Je recevais le devoir. Il fut dit que je pourrais convaincre une ancienne gardienne qui s'était séparée de l'influence des dieux. Le tourbillon naturel s'amplifia puis disparut, relâchant plus d'esprits sylphides qu'avant.

J'ouvris les yeux. J'étais revenu dans la clairière des arbres d'or et d'ivoire. Je me sentais différent. Je ressentais la présence de tout ce qui m'entourait. Je les comprenais aussi bien que moi même. Ces arbres me souhaitaient la bienvenue. Je leur touchais délicatement l'écorce, comme pour les caresser. Je vis alors ma main. Elle était différente. J'y voyais des sortes de veines vertes se détacher. Il remonta le long de son bras (remarquant au passage qu'il était nu). Tout son corps était recouvert de ces étranges veines. De plus, ses cheveux étaient maintenant d'un brun qui paraissait blond au soleil. Se concentrant dessus, je réussis à les faire rentrer dans mon corps et cessé d'être visible. On m'aurait maintenant confondu avec n'importe quel humain, désormais. Sauf que les humains ne se promenaient pas découverts ainsi dans la forêt. Une présence se manifestant juste devant moi me fit sursauter. C'était une forme créée par des pétales colorés regroupés ensemble d'une certaine façon. Elle me dit :

« Bienvenue à toi. Je suis venue t'aider. Dans la mesure du possible, bien sûr. Je suis Sanaha, déesse des nymphes et des fleurs. Voici un tourne-pluie. »

À ces mots, elle avait fait surgir une fleur du sol. Je reconnaissais la plante car celle-ci était plutôt courante. Elle fit un second mouvement et je ressentis que quelque chose avait changé. Je n'aurais su dire dire quoi mais il y a avait une différence. L'apparition se mit à rire :

« Tu as l'air surpris. Oui tu as raison, cette plante n'est plus tout à fait pareil. Je lui ais permis de gagner l'énergie qui lui manquait pour prendre sa véritable forme. L'eau qu'elle garde en elle est maintenant douée d'une grande capacité de guérison. Garde ce flacon, il te seras utile. »

Elle venait de poser une flacon devant la plante et celle-ci venait d'y déverser son eau. Ce fut sur ces mots qu'elle se dispersa. e n'aurais pas pu trouver de mots plus adapté car les pétales qui la composait se séparèrent à tous vents.

Sanaha: